C’est une petite ville d’environ 90 000 habitants, située à l’ouest de Tokyo, dans la préfecture de Gifu. Takayama est, comme l’indiquent les deux idéogrammes composant son nom (高, haut(e), et 山, montagne), enclavée dans les alpes japonaises. Pour parcourir les quelques 300 kilomètres qui la séparent de Tokyo, pas moins de 5 heures de route sont nécessaires. Pas d’autoroute pour se rendre à Takayama. La moitié du voyage se fait sur des petites routes de montagne tortueuses. Ce n’en est pour autant pas désagréable, et les torrents bleus émeraude suffisent à faire oublier la longueur du trajet. Depuis la capitale, la meilleure façon d’effectuer ce voyage est certainement d’utiliser le bus au départ de Shinjuku (opéré par la compagnie Nohi Bus), qui mène directement à Takayama. Notons qu’une seconde ville porte le même nom au Japon. Pour les distinguer, celle à laquelle nous nous intéressons ici est souvent appelée Hida-Takayama, Hida étant une ville voisine.
Takayama possède plusieurs attraits pour les touristes. Le premier étant sa vieille ville : des rues entières datant de la période Edo (1600-1868) ont été préservées jusqu’à nos jours (voir la photo ci-dessus). Il est assez rare de voir dans les villes japonaises d’aussi importants quartiers historiques datant de cette époque. Le second est son festival. Ou plutôt ses festivals. Deux fois par an, la ville fait parader sa collection de chars – des autels portatifs – attirant ainsi des foules d’étrangers aussi bien que de japonais. Le festival de printemps (14 et 15 avril) ainsi que le festival d’automne (9 et 10 octobre) possèdent chacun leur douzaine de chars ornementés. Le festival de printemps est également appelé Sanno Festival, et celui d’automne Hachiman festival. Les festivals de Takayama sont considérés comme faisant partie des plus beaux du Japon. Si l’emploi du temps s’y prête, il s’agit donc d’évènement à ne pas manquer lors d’un voyage au Japon. Seul bémol, si comme il fut le cas cette année en avril il pleut durant le festival, les chars ne défileront pas dans les rues mais seront seulement exposés dans leurs abris. Ce sont en effet des objets d’arts historiques qu’il faut à tout prix protéger des intempéries.
安心@高山
Cependant, pluie n’est pas synonyme de séjour gâché, même pendant le festival de Takayama. Un des effets bénéfiques de la pluie est d’éloigner les foules, ce qui donne au festival une teinte particulière. On ne fait pas l’expérience de l’atmosphère de fête que l’on attendrait, mais l’on peut admirer les chars sans trop se faire bousculer. Surtout, on peut profiter des parcs et multiples temples de Takayama dans la plus grande tranquillité, sans croiser âme qui vive. Les brumes s’accrochent aux reliefs ciselés qui entourent la ville, et l’atmosphère dans son ensemble est très propice au repos. Terminez la journée par un bain dans un onsen, suivi d’un plat à base de boeuf de Hida (spécialité locale) et la journée ne vous semblera en rien avoir été perdue, bien au contraire… Ce fut en tout cas pour moi un des voyages les plus intéressants que j’aie fait au Japon.